...ce serait probablement par la mer....

.........je trouverais les mots pour dire.....

Ce soir à la brune je t'entendrai descendre le raidillon..
j'entend toujours ton pas approcher bien avant de te voir..
ton ombre d'abord..pâle et pressée comme enfantée du brouillard...
le front contre la vitre froide je te devine à l'entrée du jardin ..
le col relevé car il fait un peu froid tu remontes l'allée en courant ...
ta silhouette se découpe dans l'embrasure de la porte que je viens d'ouvrir..
tu clignes un peu des yeux blessée par la lumière ...
tu portes avec toi la fraîcheur de novembre
et je respire dans tes cheveux les parfums de l'automne.....

..........j'ai fini de t'attendre..

.....je serais l'encrier plutôt que la plume...

C'était avant le clavier...

les feutres....bien avant les Bics....
antérieur même aux stylos plumes à cartouches ou réservoirs...
un temps où l'on fixait l'étincelante « Sergent Major »
au bout du cylindre de bois sculpté ou ordinaire...nacré ou d'ivoire...
avant de la tremper dans l'encre violette
et la laisser courir sur le papier quadrillé
au gré de circonvolutions de pleins et déliés pour former mots
et phrases calligraphiés que l'on séchait soigneusement
d'un lent balancé du tampon buvard...

.....je voyagerais sans fin au-delà des galaxies......

Bien sûr ... je crois aux fantômes...


ils hantent mes jours et mes nuits.....
ils m'apparaissent dans un coin de brouillard ,
dans la fumée de la bougie qu'on vient d'éteindre ,
dans le dessin d'un nuage ,
dans l'envers de mes paupières quand je serre très fort mes yeux fermés ,
dans les étoiles la nuit...........quand je les ouvre très grands...

.....je deviendrais dune lascive aux confins d'un désert.....

Pour paraphraser Gérard  de Nerval , je dirais :

«Moi j'ai perdu royaume après royaume et province à province, la plus belle moitié de l'univers, et bientôt je ne vais plus savoir où réfugier mes rêves ; mais c'est le désert que je regrette le plus d'avoir chassé de mon imagination pour le loger tristement dans mes souvenirs.»